Le défenseur central français de Villarreal, Pascal Cygan, fait le point sur la situation du club espagnol, brillant 3eme de la Liga. Libre en juin prochain, l’ancien Lillois en profite également pour évoquer son avenir.
Pascal Cygan, quel regard portez-vous sur la saison de Villarreal, qui pointe actuellement à la troisième place de la Liga ?
Après une élimination précoce de la Coupe de l’UEFA face au Zénit Saint-Pétersbourg (Ndlr : en 16emes de finale), on se rattrape relativement bien en Championnat. On revient progressivement sur le Real Madrid mais, surtout, sur le FC Barcelone qui n’est plus qu’à deux longueurs devant nous. On est vraiment content.
Quel était l’objectif du club en début de saison ?
On voulait faire mieux que la saison passée, c’est-à-dire se qualifier pour la Ligue des champions. Mais on ne pensait pas rivaliser aussi longtemps avec les plus gros. L’objectif est, aujourd’hui, presque atteint. On n’est jamais à l’abri d’une grosse sortie de route mais on est confiant. On est vraiment bien en ce moment.
Comment expliquez-vous une telle réussite ?
On a un jeu porté vers l’avant. On est joueur. En début de saison, avec l’accumulation des matchs, on a peut-être eu plus de mal à enchaîner les performances. Ça nous a coûté un peu plus de buts, et donc de points. Maintenant, avec un match par semaine, ça nous convient mieux. Offensivement, ça joue vraiment bien. Et défensivement, on est assez lucide pour faire le boulot.
Pourtant, avec le départ de Juan Roman Riquelme à Boca Juniors, peu de personnes auraient misé sur vous, non ?
C’est sûr que se séparer d’un tel joueur, ça fait mal. Même entre nous dans le vestiaire, on se disait que c’était peut-être une erreur. Finalement, on se demande si ce n’était pas une bonne décision.
Ça a permis de responsabiliser les autres joueurs ?
Les individualités ont réussi à se mettre au service du collectif. C’est ce qui fait la force des grandes équipes. En plus, on a été relativement épargné par les blessures par rapport à la saison passée.
Sentez-vous de la pression sur vos épaules ?
On ne va pas jouer avec la pression. On sait que l’on a encore droit à quelques jokers (sourire). On espère les utiliser le plus tard possible…
« L’opportunité de Villarreal s’est présentée grâce à Robert Pires »
Sentez-vous ce groupe capable de faire un gros coup ?
En décembre, je n’aurais pas été capable de répondre. Mais aujourd’hui, je suis persuadé qu’on a les épaules. On ne va pas s’effondrer. Si on ne finit pas à la troisième place, on sera extrêmement déçu.
Personnellement, votre choix de signer en août 2006 avait surpris beaucoup d’observateurs. Cette saison doit vous conforter dans votre choix, non ?
(sourire). A l’époque, je n’avais pas vraiment le choix. A Arsenal, j’étais déjà dans une situation délicate, et les dirigeants venaient, en plus, de faire signer William Gallas, en provenance de Chelsea. Je me doutais bien que ce n’était pas pour le mettre dans les tribunes. Je ne pouvais plus rester dans une telle situation. Je n’avais pas le choix. Il ne me restait plus qu’une semaine pour trouver un autre club. J’ai paré au plus pressé. L’opportunité de Villarreal s’est présentée grâce à Robert Pires, qui a parlé de moi aux dirigeants. Et j’ai immédiatement sauté dessus. Tout était réuni pour faire quelque chose de bien.
Comment s’est déroulée votre intégration après quatre saisons en Angleterre ?
Ça n’a pas été facile. Je me suis retrouvé seul pendant que Robert était parti se soigner en France (Ndlr : Pires s’était alors gravement blessé à un genou). Ç’a été dur. Mais petit à petit, j’ai commencé à m’incruster dans le groupe. Et à parler la langue. Ça s’est fait naturellement.
Et au niveau du jeu ?
Ce n’est pas pareil. Ça reste le haut niveau mais vous ne vous trouvez pas forcément confronté aux mêmes situations en Angleterre et en Espagne, encore plus pour un défenseur.
Comment avez-vous vécu la rude concurrence qui sévit à votre poste ?
J’avais déjà été servi à Arsenal. Ça fait partie de la vie des grands clubs. L’entraîneur n’a pas la tâche facile pour composer son équipe, mais il faut faire avec. Et s’en servir pour s’améliorer.
Pourtant, certains joueurs, comme Rio Mavuba, n’ont pas eu votre patience…
J’étais surpris. On savait que c’était un super joueur qui jouait en équipe de France. Arriver à Villarreal et ne pas jouer, ça fait un peu tâche. Mais c’est comme ça le football. Le coach fait ses choix. Et malheureusement, Rio n’en faisait pas partie.
L’avez-vous briefé sur le challenge lillois ?
Il m’a demandé quelques informations. Et je lui ai dit que pour travailler, il allait travailler ! Et que si Lille remontait la pente, ça allait être tout bénéfice pour lui. Aujourd’hui, on peut s’apercevoir que ça s’est vérifié. Il ne s’est pas trompé.
« Mon avenir ? Je ne désespère pas de rester à Villarreal »
Vous arrivez en fin de contrat en juin prochain. Comment voyez-vous votre avenir ?
On va déjà s’attacher à bien terminer la saison. Après, je vais attendre patiemment que le club me fasse une proposition. Je ne désespère pas de rester à Villarreal. Dans le cas contraire, j’aviserais en fonction des différentes offres.
On a notamment parlé d’un intérêt du Betis Séville. Qu’en est-il ?
Ils se sont renseignés auprès du club, mais ça ne va pas plus loin. Je ne suis pas au courant.
Ces dernières années, on a souvent parlé de votre retour en France. Info ou intox ?
Ça n’a été que des approches dans les journaux (sic). Je n’ai rien eu de concret, seulement deux petits contacts (Ndlr : Rennes aurait notamment tâté le terrain). Il n’y avait rien de sérieux.
Pourriez-vous retourner en France la saison prochaine ?
Oui, mais il faudra voir comment ça se passerait avec les enfants, et dans quelles conditions. Dans le meilleur des mondes, je préférerais un gros club mais on verra bien selon les propositions.
Et un retour au LOSC ?
J’aimerais bien que Rio Mavuba me renvoie l’ascenseur. Mais ça ne dépend pas de moi. Les dirigeants lillois savent que je veux revenir. Mais je ne vais pas pleurer tous les ans pour revenir au LOSC. Je l’ai déjà assez fait…
Votre profil d’axial gauche est assez recherché…
C’est vrai mais ça ne garantit rien.
mercato365